18 octobre 2022
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A Souad
Souad, ma bien aimée, je n'ai pas eu d'enfants J'ai que toi, mon enfant, rien que toi mon enfant Dans ce monde éphémère O combien éblouissant Je te lègue ces vers: c'est mon seul héritage Garde-les mon enfant jusqu'à la fin des âges. Ce poème ma chérie Voilà je te le confie Garde-le je t'en supplie Garde le donc pour la vie Quand tu seras grandie Dis le à tes enfants Dis le à tes amies Chaque jour, chaque nuit Pour moi et ta maman Chante le mon enfant Avec les rossignols Le soleil levant Chante le mon enfant Tous les soirs et matins Quand tu vas à l'école Sur tous les chemins. Dans les rues et maisons Partout où que tu sois Avec ta belle voix Chante le mon enfant. Pour les bons et méchants Chante le mon enfant Pour le vent et la pluie Chante le aussi. Aux moineaux, aux enfants Chante le mon enfant Comme on sème les grains Dans les champs et jardins. Chante le mon enfant Chante le moi vivant Chante le moi absent Chante le longtemps. Chante le pour toujours Pour le bien et le pire Chante le mon amour Jusqu'au dernier soupir. Chante le tous les soirs Aux orphelins et gueux Traînant leur désespoir Sous tous les cieux. Dis le aux affamés Dis le donc très haut A tous les opprimés Derrière les barreaux! Dis le à ceux qui pleurent Dis le à ceux qui meurent Dis le à ceux qui errent Dans les cités austères ! Chante le ma bien aimée Chante-le ! Il est permis Chante-le ! Je te le dis Tout espoir et toute envie Mais surtout n'oublie jamais De demander que je sois Une fois mort avec toi Mon enfant au Paradis. (Ain-Kercha, le 26 Novembre 1994)